Compte-rendu de la partie de René du 28 décembre 2007
Convention La Geste Ludique, Suisse.
Tragédie choisie : Le Bateau de l’Amour. Dramaturge : Sanne S.
Les rôles principaux :
- Hubert Henri Michel dont l’écharpe flotte au vent, puritain, républicain, tzigane et poëte (Vincent M.).
- Anatole Gascon de la Faisandière dont la chemise bouffante flotte au vent, lit trop et joue trop du piano (Samuel Ch.).
- Rémy de Nulpar, cheveux au vent, sans famille, protestant, homosexuel, joueur assidu et Bonapartiste (Numa G.).
Hubert, Anatole et Rémy sont appelés par Pierre-Marie de Kerzenec, qui est au plus mal, à se rendre chez lui à son manoir de Prégastel-Morhoët. Sur le chemin ils se remémorent quelques-uns des instants marquants passés avec leur ami : Hubert se souvient comment Pierre-Marie et lui allaient "guigner" les filles du village, et Anatole se remémore leur lectures communes sous le grand chêne. Quant à Rémy, se sont ses premiers émois qu’il a ressentis pour Pierre-Marie qui lui reviennent à l'esprit.
Ils arrivent au chevet de Pierre-Marie, alité, dont les draps flottent au vent. Ils doivent bien constater que celui-ci souffre de tuberculose en phase terminale, ce qui les désespère. Pierre-Marie leur annonce que son désir le plus cher est d'épouser Elisabeth avant de mourir, ce qui brise le cœur de Rémy. Tout le monde se lamente, Hubert déclame un poëme improvisé pour l’occasion et Anatole se met au piano. Les trois acceptent d’aider Pierre-Marie à se rendre aux Îles Anglo-Normandes, là où réside Elisabeth, et à épouser la belle. Ils se renseignent auprès du docteur, dont le stéthoscope flotte au vent, comment administrer cataplasmes et saignée d’humeur (!) à Pierre-Marie.
Le lendemain, sous un temps gris, la bande des trois amène Pierre-Marie sur une civière jusqu’au bateau, qui ensuite appareille. Le capitaine se met à jouer du biniou. Celui-ci propose à Hubert de lui en jouer en privé, voire même de souffler dans son propre biniou. Hubert arrive à se défaire de cette proposition embarrassante faite avec insistance. C’est alors que le capitaine jette son dévolu sur Rémy de Nulpar, ce qui se finit par des apartés torrides dans la cabine du capitaine. L’un des passagers, pianiste, s’installe à SON piano, et commence à jouer. Catastrophe : le piano tombe et se désagrège (1). De rage, le pianiste décide de se donner la mort et se jette par-dessus bord. Anatole Gascon de la Faisandière se précipite pour le sauver, mais au lieu de le sauver il boit lui-même la tasse. Le capitaine manœuvre pour rapprocher le bateau des deux naufragés, mais il ne fait que les heurter en pleine tête. C’est Rémy de Nulpar qui doit sauter à son tour et qui sauve Anatole, laissant le pianiste se noyer (il est parti bien vite, celui-là !).
Après cet épisode, Anatole commence à faire la cour à Agnès, une française dont les couettes flottent au vent. Après des débuts laborieux, les deux tombent amoureux.
Hubert, Anatole et Rémy se retrouvent dans la cabine de Pierre-Marie et lui promulguent des soins : thés, cataplasmes, saignées. Cette dernière est une technique mal maîtrisée, et le sang s’écoule des veines de Pierre-Marie à gros bouillon. Celui-ci (Pierre-Marie, pas le bouillon) manque de peu d’y rester.
Le bateau accoste à Sargueney (une île entre Jersey et… …la mer). Hubert, Anatole et Rémy portent Pierre-Marie sur sa civière, dont les draps flottent au vent. Pierre-Marie s’agite : il a reconnu Elisabeth ! Il la désigne du doigt. Rémy l’interpelle, lui dit que Pierre-Marie est là. Le fiancé d’Elisabeth, Arthur, aussi présent, n’est pas d’accord qu’on s’adresse ainsi à Elisabeth et le fait savoir à Rémy. Des invectives s’en suivent. Rémy parle de mariage à Elisabeth, ce qui enrage Arthur encore plus, car Elisabeth lui est promise. Un duel au premier sang s’en suit, duel que Rémy perd. Dans la confusion la plus totale Hubert, Anatole et Rémy convainquent Elisabeth, dont les boucles rousses flottent au vent, d’épouser "pour un temps" Pierre-Marie. Cette dernière, certes romantique mais aussi vénale, accepte et convainc à son tour Arthur du stratagème.
C’est la liesse ! Après quelques disputes pour savoir si le mariage doit se faire suivant le rite catholique ou protestant, on fait amener le Pasteur pour qu’il fasse la célébration sur-le-champ. Hubert, Anatole et Rémy décident de prodiguer de nouveau des soins à Pierre-Marie afin qu’il soit au mieux pendant son mariage. Malheureusement, ils s’y prennent encore plus mal que la première fois et… …la saignée administrée achèvent Pierre-Marie quelques instants avant le début du mariage ! C’est donc une cérémonie funèbre que le Pasteur viendra célébrer ! Tout le monde se lamente (bis répétita), Hubert déclame quelques vers à propos de cette tragédie, Anatole se met au piano.
Tout le monde se retrouve à la maison d’Elisabeth. La mère de celle-ci a de la peine à déboucher une bouteille de Porto et demande à Hubert de l’aider. Une fois à la cave, elle se jette sur Hubert et lui arrache ses vêtements. S'en suit un accouplement des plus confus. Hubert ne peut supporter d’avoir fait l’amour à une vielle, nymphomane ou pas, et court vers les falaises afin d’en finir. Il est rattrapé in extremis par Anatole qui l’empêche de commettre l’irréparable. De retour à la maison, c'est au tour d'Anatole d'être dans la ligne de mire de la mère d'Elisabeth : celle-ci l'attire dans une pièce à l'écart et se jette à son cou. Sur ce, Agnès entre dans la pièce et, voyant son amoureux dans les bras d'une autre, fait une scène. Heureusement, Anatole arrive à convaincre assez facilement la naïve Agnès de la nature de ses sentiments pour elle.
Finalement, les pompes funèbres arrivent avec un cercueil en sapin. Hubert, Anatole et Rémy sont outrés que leur ami Pierre-Marie finisse dans ce cercueil banal et demande un meilleur modèle. Malheureusement l’employé des pompes funèbres, banal lui aussi, s’en tient à réclamer de l’argent.
Et là le dramaturge dit qu’on arrive à la fin de l’histoire, et il veut conclure avec un épilogue. Mais la fin du scénario rempli Hubert, Anatole et Rémy de désespoir, et Hubert, certainement le plus désespéré et enragé, décide de clamer quelques derniers vers avant de se lancer du haut des falaises…
1) techniquement, c’est un 10 sur la table des dégâts matériels de l’Instrument de Mort.