Hola Amigos ¡
Nous sommes donc partis de San Pedro de Atacama (Chili) avec le bus de l'agence pour gravir une longue pente continue jusqu'au pied du Licancabur, a pres de 4'000 metres. Un froid de canard, de modestes restes de neige sur une vegetation rase et eparse.
Le groupe participant au tour est constitue de 18 personnes de nationnalites differentes (bresiliens, anglaises, japonais, allemand, espagnoles et suisses - nous). Nous formons un groupe de six avec les qutre espagnoles, tous fort sympatiques. Un guide indios nous conduira donc au volant de sa 4x4 Toyota (il n'y a que ca dans la region, semblerait-il).
Nous entammons donc ce periple sur une piste cahoteuse (et parfois chaotique) en terre, cailloux, rochers, ou sable sur des etendues desertiques et froides, entourees de monts culminants a plus de 6'000 metres. Ces montagnes ne sont pas franchements escarpees, mais elles sont simplement enormes et imposantes. Les roches qui les composent peuvent avoir des couleurs ou des reflets hallucinants, allant du jaune clair, au bleu gris, au vert-de-gris ou au rouge sombre, comme des couches empillees de mille-feuilles geants.
Nous croisons diverses lagunes, a moitie gelees, egalement colorees etrangement, a la limite du surnaturel, comme si H.P. Lovecraft y avait ajoute sa touche. On apercoit egalement dans ces lacs, des groupes de flamants roses qui dejeunent tranquillement dans une eau glaciale, battue par des vents furieux, a plus de 4'500 metres d'altitude. Sur les abords du chemin, des lamas (domestiques) et des vigognes (sauvages) nous regardent passer, le cou dresse, le regard fier.
Des rochers enormes, d'origine volcanique, poussent dans le desert et prennent des formes taillees au sabre laser. Certains ressemblent a des vaisseaux spatiaux tout droit sortis d'un film de SF, d'autres prennent la forme d'arbres de pierre. Nous passons aussi a deux pas d'un champ de geisers bouillonnants, comme des marmites garnies d'une polenta grise ou beige, fumant energiquement.
Mais nous passons egalement devant des bicoques pauvrissimes dans lesquelles survivent des paysans boliviens, eleveurs de lamas.
Ce que je retiens de cette premiere partie de voyage, c'est qu'il peut faire froid, tres froid sur ces terres. Qu'elles sont a la fois pauvres et arrides (vegetation, possibilite de cultures) mais aussi richissimes en metaux precieux. Qu'elles peuvent etre belles, mais aussi inquietantes tellement elles sont eloignees de nos reperes, tellement elles sont dangereuses (mal d'altitude - j'ai pu entrevoir le cauchemar de certains -, tempetes, vents, froid,...). Je retiens aussi que les seuls etres vivants rencontres sont les lamas, vigognes, et flamants (en plus des quelques touristes). Mais aussi quelques humains, vivant dans un denuement criant. En termes de culture, cette region est constituee d'un melange complexe, entre quetchua, aymara, et bien sur occidental-hyspanique. Cette experience fut donc fort enrichissante et je la recommande vivement.
Je poursuis donc avec le Salar d'Uyuni dans une prochaine rubrique.
a+
s@m